Longtemps perçu comme réservé aux grandes entreprises, le statut de société à mission s’ouvre désormais aux petites structures. La loi PACTE de 2019 n’a posé aucune condition de taille ou de chiffre d’affaires : toute entreprise, y compris une TPE ou une PME, peut devenir société à mission si elle le souhaite.
Et contrairement aux idées reçues, cela ne nécessite pas une transformation radicale. Bien souvent, les PME ont déjà mis en place des pratiques responsables sans même le formaliser : achats locaux, inclusion, réduction des déchets, soutien à l’emploi ou à la formation. Devenir une PME à mission, c’est structurer ce qui existe déjà, et inscrire ces engagements dans un cap clair, porté par tous.
Ce que signifie vraiment “être une PME à mission”
Adopter ce statut ne veut pas dire tout bouleverser. C’est au contraire une démarche progressive, accessible, qui permet de :
- Donner du sens à son activité
- Mieux aligner stratégie et impact
- Renforcer la mobilisation des équipes
- Améliorer sa crédibilité auprès des parties prenantes (clients, financeurs, partenaires…)
- Se structurer pour mieux répondre aux futures attentes réglementaires et sociétales
Le tout, sans nécessairement créer une cellule RSE de 10 personnes ni rédiger des rapports de 100 pages. L’important est d’être cohérent, sincère, et structuré.
Les 5 premières étapes pour se lancer
Voici une méthode simple, pas à pas, pour commencer à structurer votre projet de société à mission quand on est une PME.
1. Faire un état des lieux de vos engagements actuels
Commencez par recenser ce que vous faites déjà, dans trois grandes dimensions :
- Environnement : gestion des déchets, consommation d’énergie, approvisionnement local…
- Social : conditions de travail, égalité femmes-hommes, insertion professionnelle, dialogue interne…
- Gouvernance : transparence, implication des collaborateurs, éthique des décisions…
👉 Vous serez souvent surpris du nombre d’actions déjà en place. Il ne s’agit pas de repartir de zéro, mais de capitaliser.
2. Rassembler un petit groupe de réflexion
Pas besoin d’un grand comité. Constituez un groupe de 2 ou 3 personnes motivées pour piloter la démarche. Cela peut inclure :
- Le dirigeant
- Un salarié engagé
- Un représentant RH ou administratif
- Un partenaire externe (facilitateur, expert-comptable, consultant RSE…)
Ce noyau pourra cadrer les échanges, récolter les idées, et formaliser les premières propositions.
3. Formuler une première ébauche de raison d’être
La raison d’être, c’est votre boussole stratégique. En une ou deux phrases, elle exprime :
- Votre mission dans la société,
- Ce que vous apportez au bien commun,
- Ce qui donne du sens à votre activité.
Pas besoin que ce soit parfait dès le départ : cette phrase pourra évoluer, mais elle doit être sincère et alignée avec ce que vous faites réellement.
4. Identifier 2 à 3 objectifs concrets
Pour incarner votre raison d’être, vous devez fixer des objectifs sociaux et environnementaux mesurables. Encore une fois, rien de trop complexe.
👉 Exemples :
- Réduire vos chutes de matière de 20 % en 2 ans
- Embaucher chaque année 2 jeunes en insertion
- Atteindre 90 % de fournisseurs français
- Réduire votre consommation d’énergie de 15 %
Ces objectifs seront ensuite suivis dans le temps, via un comité de mission ou un référent interne.
5. Consulter un expert pour formaliser la démarche
Une fois la raison d’être et les objectifs définis, vous pourrez modifier vos statuts pour intégrer le statut de société à mission. Il est recommandé de se faire accompagner :
- Par un expert-comptable (comme GreenViz),
- Par un cabinet juridique,
- Ou par un acteur de l’accompagnement à la transition.
Ils vous aideront à :
- Modifier les statuts correctement,
- Mettre en place une gouvernance adaptée (comité ou référent),
- Préparer votre futur reporting mission.
Pourquoi c’est particulièrement pertinent pour les petites entreprises
Les grandes entreprises disposent d’équipes dédiées, de consultants et de moyens conséquents. Mais les PME ont un avantage clé : leur agilité. La proximité entre les dirigeants et les salariés permet de faire évoluer rapidement la culture d’entreprise, de tester, d’itérer, d’apprendre.
Devenir une PME à mission, c’est aussi une manière de fédérer son équipe autour d’un projet commun, de donner du sens au quotidien, et de se distinguer sur son marché.
Et dans un contexte où la RSE devient un critère décisif dans les appels d’offres, les recrutements, ou les financements, adopter ce statut peut être un atout stratégique.
Les erreurs à éviter quand on se lance
Voici quelques pièges fréquents à contourner :
- Se lancer sans impliquer les équipes : c’est un projet collectif, pas un dossier administratif.
- Formuler une raison d’être trop floue : évitez le jargon ou les déclarations creuses.
- Ne pas suivre les objectifs dans le temps : sans pilotage, l’engagement reste théorique.
- Chercher la perfection dès le départ : mieux vaut commencer petit et progresser que rester figé.
Ancrer la mission dans la durée
La vraie force d’une entreprise à mission, ce n’est pas sa communication, mais sa capacité à transformer sa mission en levier stratégique durable. Cela passe par :
- Des décisions d’investissement alignées avec la raison d’être
- Une gouvernance transparente
- Des indicateurs suivis chaque année
- Un dialogue sincère avec les parties prenantes
Pour les PME, cela signifie intégrer progressivement la mission dans les décisions RH, commerciales, ou opérationnelles. La mission devient un fil rouge dans la croissance de l’entreprise.
Conclusion : Devenir une PME à mission, c’est structurer ce que vous faites déjà
Devenir une PME à mission, ce n’est pas une montagne à gravir. C’est une série de petits pas, accessibles, concrets, et surtout riches de sens. Il ne s’agit pas d’en faire plus que les autres, mais de faire mieux, avec cohérence et sincérité.
Le plus souvent, les fondations sont déjà là : des valeurs, des engagements de terrain, un esprit collectif. Il suffit de les structurer, de les formaliser, et de les inscrire dans un cadre qui leur donne de la force, de la lisibilité, et de la durabilité.
Ce chemin, GreenViz le connaît bien. Il ne s’agit pas de rendre votre entreprise parfaite, mais d’en révéler la cohérence et la capacité à agir positivement. Car dans les années à venir, les structures à mission seront mieux outillées pour affronter les défis : attractivité, financement, recrutement, innovation. Ce statut devient un levier stratégique, à condition de le vivre comme tel.
📥 Pour aller plus loin, téléchargez notre fiche pratique dédiée à la transformation en société à mission. Elle résume les étapes essentielles et vous donne les bons outils pour démarrer sans complexité.